Groupe régional de psychanalyse
 

le GRP : groupe régional de psychanalyse de la région Aix-Marseille

Le groupe régional de psychanalyse a été créé en 1983 à la suite de la dissolution (1981) de l’Ecole freudienne de Paris fondée par Jacques Lacan.
Il a été constitué par des psychanalystes de la région Aix-Marseille se réclamant d’une interrogation non dogmatique et critique des enseignements de Freud et de Lacan.

Le pari reste d’en articuler la transmission avec le caractère subversif de la psychanalyse.
Le GRP est ouvert à toute personne concernée par la dimension de l’inconscient en ses effets et s’engageant dans un groupe de travail.

Le GRP n’offre pas d’habilitation et ne fait pas liste d’analystes.

Le fonctionnement institutionnel est centré par le groupe de réflexion (GR) ouvert à tous, il se réunit une fois par mois. C’est le lieu où se discutent les initiatives, se débattent les orientations et les questions que chacun peut y amener. L’initiative d’un ou de plusieurs membres est le seul principe de tout travail : séminaire, groupe de lectures mais aussi colloque et publication.

Conformément à son statut associatif (Loi de 1901) le conseil d’administration (CA) assume les tâches administratives; son président est tiré au sort.

 

Informations Décembre 1984

QU’EST-CE QUE LE GRP ?


Le GRP a été constitué en juillet 1983 en rassemblant sur la base du texte suivant une trentaine d’analystes qui ont ouvert un séminaire ou un groupe de travail.

GROUPE LOCAL DES LACANIENS NON-CONSOLIDES

Non pas institution "effet de groupe consolidé" mais "effet de discours attendu
de l’expérience quand elle est freudienne".
Lacan - Lettre de dissolution.

Les raisons qui ont amené quelques uns à proposer, il y a bientôt deux ans, la formation d’un groupe local, demeurent.

Cette proposition s’inscrivait déjà dans une situation de fait :
- la dissolution de l’E.F.P. et ses effets
- la réalité de la situation géographique (et historique, au sens de l’histoire locale) qui rendait souhaitable le recoupement et les confrontations des différents groupes fonctionnant de façon éparse, parallèlement à la réflexion sur les institutions.

La situation n’est plus la même, nous ne sommes plus, comme cela pouvait se dire alors, dans un "temps pour comprendre". Les conclusions, depuis, ont été tirées par chacun.

Autour d’une détermination précise - le choix ou le non-choix de l’E.C.F - s’est établi une ligne de partage que les signataires de ce texte estiment suffisamment sérieuse pour désirer que cette nouvelle relance d’un groupe local s’adresse d’abord à ceux qui choisissent la non-appartenance à l’E.C.F.


 

 
Expliquons-nous: le refus de cette appartenance va bien au-delà d’un vœu de se regrouper en
contre vis-à-vis de l’ E.C.F.
Ce refus représente un acte (au sens de Lacan).
En effet, cette fidélité en acte à Lacan - dans laquelle nous nous reconnaissons en tant qu’elle fait dette (entendons nous:à transmettre) - n’est en aucune manière à confondre avec un fantasme d’union (voire d’union par-delà la mort) autour d’un nom. Un tel fantasme ne peut avoir pour visée que d’épouser en esprit dans un transfert nostalgique au Fondateur, ce qui est supposé être le désir de Lacan, devenu désir de l’Autre, figé, statufié, - non barré.

Admettre cela a pour premier effet que tombe toute question sur la légitimité : peu importe que la Cause qu’on nous invite à épouser soit "garantie d’origine" ou seulement "adoptée", peu importe qu’elle porte l’estampille du plus patenté des poinçonneurs, notre pari est ailleurs que dans cette sécurité, il est de retrouver le fil et maintenir le vif de l’enseignement de Freud et de Lacan, en nous démarquant du dogmatisme ambiant.

La question de l’Inconscient, à savoir celle du désir inconscient et de sa structure comme effet du langage demeure, autour des grands axes de l’expérience analytique comme questionnement du sujet toujours refermé, toujours à réouvrir.

C’est en ce sens que nous pensons qu’il y a place, localement, pour un travail à proprement parler analytique, dans un entre deux :
- au-delà de la demande d’analyse personnelle que seul peut soutenir l’analyste choisi
- en deçà de la question du devenir analyste avec, en particulier son double aspect de contrôle déjà et plus radicalement de passe, qui, chacun à leur manière, suppose une dimension institutionnelle.

Mais si un groupe local ne peut tenir lieu d’institution de formation analytique, il n’est pas concevable non plus qu’il se pense en dehors des institutions existantes ou à venir.

Cet entre-deux nous pouvons le désigner comme "enseignement". Mot à faces multiples mais qui perd son ambiguïté à être référé à l’expérience. La théorie tout à la fois interroge l’expérience et est interrogée par elle. Elle ne peut se soutenir ni comme universitaire, ni comme discours de la maîtrise mais comme subsistance de la question de chacun quant au désir - c’est à dire que nous reconnaissons tout leur poids à la théorie et aux textes, (Textes, et non Bulles qui, comme chacun sait, s’étudient mais ne se discutent pas), incontournables dans leur rapport à la pratique, où peut surgir à tout instant la surprise, la trouvaille, la rencontre, le Pas de Sens.
 

Projet de fonctionnement.


L’une des causes essentielles, nous semble-t-il de l’arrêt de la première tentative de faire fonctionner un groupe local est liée à la réticence témoignée par chacun de nous pour "s’avancer" c’est à dire en fin de compte, pour se déclarer responsable d’un tel projet.

Cette initiative a été reprise par les 11 signataires de ce texte. Est-ce à dire pour autant qu’elle est leur "chose", une nouvelle affaire de famille?

C’est pour veiller à ce qu’une telle clôture, toujours possible, ne se produise, que nous concevons cette entreprise comme un lieu où pourront se formuler les demandes de travail et les interrogations, (y compris sur les autres pratiques - institutionnelles par exemple). Ce dont témoigne déjà l’élargissement du groupe à ceux qui ont proposé et proposent de participer activement à ce projet d’ « enseignement ».

Certes, les signataires se sont choisis en fonction d’une certaine confiance qu’ils se portent mutuellement et du crédit qu’ils se font quant à leur position vis à vis de l’Éthique de la Psychanalyse et en tant qu’ils sont prêts à engager leur responsabilité (au sens de l’énonciation) quant à un travail et à ses conséquences.

Mais au-delà tout reste à faire et sera l’affaire de chacun. Ce groupe local ne se constituera réellement que de l’initiative et du style de chacun de ses futurs membres.

C’est sur ces bases-là que nous proposons le fonctionnement suivant, comme temps-premier:

Les signataires supportent au départ la charge du secrétariat et de la coordination des appels d’offre et de relance de travail, d’autres membres pouvant s’y adjoindre à tout moment.

En tout état de cause, ce support n’excèdera pas une durée d’un an. À ce terme, les premiers enseignements de cette expérience pourront être tirés. Le renouvellement du secrétariat se fera alors selon les modalités qui restent à définir (notre préférence allant au tirage au sort).

Ainsi, différentes perspectives, parmi d’autres à inventer, s’offrent d’ores et déjà pour cette prochaine année :
- cartels (au sens des propositions de Lacan concernant le nombre, la durée et le Plus-un) qui font l’objet d’un secrétariat spécifique.
- séminaires cliniques et/ou théoriques.
- groupes de travail.
- rencontres intergroupes et inter-cartels.
- journées sur un thème.

Proposition est faite aussi de tenir à jour une information sur les institutions post-E.F.P. : statuts, publications, &c. qui seraient à la disposition de chacun.

Un dernier point mais d’importance, celui de l’inscription au groupe local :
Qui peut s’y inscrire?
- Ceux qui, après lecture de ce texte, s’estiment en accord avec les principes et lignes de partage de ce pari.
- De même, tout cartel, séminaire ou groupe de travail souhaitant inscrire son travail de recherche dans et avec le groupe local, le peut aux mêmes conditions.

Une précision s’impose : la participation au groupe à titre de responsable d’un enseignement se fera (ou s’est déjà faite) avec aussi l’accord du groupe de base.

Qu’il n’y ait pas de garantie, même "de la base", cela est évident. D’ailleurs quel sujet, quel groupe, quelle institution pourrait prétendre garantir?

N’empêche que chacun y engagera sa responsabilité vis à vis de son désir et vis à vis de chacun des membres.
C’est ce que nous avons appelé "confiance" avec les risques que cela comporte.

 

 

 

 

P. ALERINI ; C. ARRIGHI ; G. BAURAND ; S. BORDIGONI ; A. DE VRIEZE ;
CI. HORDERN ; D. LANCEROTTO-DIGELMANN ; A. LARROUIL-HERVE † ;
F. MONDOLONI ; J.P. RICŒUR ; G. VERDIANI.

 
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